Vendredi 6 mars 2009
Autres temps, autres moeurs . .
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L'homosexualité semble si caractéristique de la Grèce antique
que ses variantes portent, aujourd'hui encore, des noms à peine traduits du grec, pédérastie, saphisme, lesbianisme ou lesbisme. Ces mœurs n'étaient certes pas inconnues des
peuples barbares. Mais cette homosexualité, les Grecs l'ont exercée, chantée, peinte, valorisée et exaltée, comme nul autre peuple avant et après eux. Dans son plaidoyer Contre
Timarque, Eschine exprime le credo du Grec moyen, pour qui la condamnation de l'homosexualité caractérise une société ou “une ère d'odieuse barbarie”.
Dans ses poèmes, Solon (v.640-apr.564), grand réformateur d'Athènes et un des Sept Sages de la Grèce, tient pour une vraie richesse la possibilité de jouir “des charmes
juvéniles d'un garçon”. Quelques décennies plus tard, le peuple érige sur l'agora une statue en l'honneur des deux amants Harmodios et Aristogiton. Pour préserver leur amour,
ils ont, au sacrifice de leurs vies, tué le tyran Hippias et permis le rétablissement de la démocratie. En 336, Philippe II de Macédoine meurt sous le couteau d'un ancien mignon
jaloux et humilié. Lors du pèlerinage à Ilion, tandis qu'Alexandre le Grand couronne la tombe d'Achille, Héphaistion fleurit celle de Patrocle, “laissant entendre qu'il était
l'aimé d'Alexandre, comme Patrocle celui d'Achille” (Elien).
Du côté des philosophes, nombre de disciples passent pour avoir été, dans leur jeunesse, les mignons de leurs maîtres. Certaines de ces aventures sont sans doute imaginaires.
Mais elles révèlent qu'en Grèce on rend hommage à un grand homme en lui prêtant des conquêtes masculines.
Et puis, il y a le cas Socrate. Négligeant sa maison, ses deux femmes, ses jeunes enfants, il passe ses journées à tourner autour des beaux garçons avec des yeux ravis et à
tâcher, malgré sa laideur, de les enchanter. Dans les discours qu'il leur tient, il chante l'amour de leur corps et de leur âme, première étape sur le chemin du Vrai, du Beau et
du Bien. Mais Socrate, vieillissant il est vrai, ne passe pas à l'acte. Alcibiabe réussit-il, grâce aux ruses les plus subtiles, à retenir Socrate dans son lit pendant toute une
nuit ? La tempérance du philosophe résiste à toutes les entreprises du bel adolescent, qui a à ses pieds les hommes les plus riches et les plus puissants d'Athènes, comme
Anytos, chef du parti démocratique et futur accusateur de Socrate.
L'amour de Socrate pour les beaux garçons demeure, pourrait-on dire, platonique. Ses deux disciples les plus connus (de nous, du moins), Xénophon et Platon, recommandent aussi
une chasteté absolue dans les liaisons amoureuses avec les jeunes gens.
Mais ce sont là des fantaisies et des bizarreries de philosophes, dont les citoyens ordinaires devaient ricaner sur l'agora. Sur les vases de céramique que ceux-ci
affectionnent, nombreuses et réalistes sont les scènes de la vie pédérastique. Lors d'un banquet, sur les lits, ou à la palestre, au milieu des athlètes nus, des amants plus
âgés, reconnaissables à leurs barbes, flattent, titillent, caressent le menton, les fesses ou le sexe des adolescents (paidès).
L'amour des garçons s'exprime aussi dans de petits poèmes appelés épigrammes, souvent rassemblés dans des anthologies (littéralement “choix de fleurs”). En voici un de Méléagre
de Gadara :
“La peine a commencé de me palper le cœur : c'est que le chaud Eros, en passant, d'aventure, me l'a griffé du bout de l'ongle : et souriant, il m'a dit : “Tu auras la suave
blessure : tu l'auras, cette fois encor, pauvre amoureux, consumé par les feux de ce miel qui dévore !
“Et depuis, en voyant Diophante, fleur nouvelle chez les adolescents, je ne puis résister... et fuir, pas davantage !”
Si l'amour entre hommes est le plus noble des sentiments, il peut aussi constituer la plus laide des pratiques. Car les Grecs n'applaudissent pas toutes les formes du désir
homosexuel. Ce qu'ils chantent, c'est la relation unissant un homme plus âgé, l'amant (éraste), et un adolescent, “celui qui est aimé” (éromène). La sodomie que Platon appelle
“saillie de mâles” n'est pas inconnue, mais les caresses et le coït intercrural de face (entre les cuisses) semblent préférés. L'adolescent peut jouer sans honte le rôle du
partenaire passif, puisqu'il n'est pas encore un homme fait : il ne le deviendra qu'après une sorte de voyage ritualisé au pays de la féminité.
En raison de l'importance de l'âge dans la définition des rôles sexuels, des historiens distinguent dans les coutumes pédérastiques athéniennes les traces, plus ou moins
estompées, de vieux rites initiatiques. De fait, les constitutions de Sparte et de la Crète, réputées pour leur ancienneté et leur immobilité, érigent la pédérastie en
institution civique et militaire.
Question 40.
L’homme du jour est un philosophe de la Grèce antique (Ve
siècle av. J.-C.), considéré comme le père de la philosophie occidentale et l'un des inventeurs de la philosophie morale. Il n'a laissé aucune œuvre écrite ; sa philosophie
s'est transmise par l'intermédiaire de témoignages indirects, en particulier par les écrits de son disciple Platon.
Evoqué dans l’article ci-dessus, il est né en 470 av J.-C. et mort en 399 av. J.-C, condamné à boire la ciguë, après avoir été accusé d'impiété et de corruption de la
jeunesse.
Qui est l'homme du jour ?
Si tu ne connais pas la réponse, tu peux utiliser le mot Joker reconstitué à partir des éléments donnés sur les bulletins municipaux des minivilles
Gaytan-Sussex
Mesperville
Quet'in love
Cuirville
Attention :
Les quatre éléments répartis dans les quatre villes sont nécessaires pour reconstituer le joker.
Le joker ne peut servir qu'une seule fois.
On se retrouve demain pour le mot bonus.
Bonne fin de
semaine.
réponse question 40: Aristote
Bizz
François
Kiss
Kiss
J'ai été trop rapide
celui qui a été condamné à boire la cigüe est Socrate
Bizz
bon WE
François
la réponse est : Socrate
Bonne soirée
Salut, enfin re salut, ma réponse du vendredi : SOCRATE.
tchao...